« Écrire l’avenir avec le passé, car c’est avec le passé qu’on fait le lendemain, tel le pain nouveau avec le vieux levain ». Paysanne, c’est à la façon des grains de blé rassemblés dans l’épi qu’Alice Berthier conte ce passé du Valromey. C’est avec les yeux du cœur qu’elle écrit l’odeur du pain et des tartes au four communal, le bruit de l’eau sur les pales des moulins des faverges, les foins sur les pentes du Colombier, le temps des loups, les récits à la veillée, les moines de la Chartreuse d’Arvières ou « Ceux » du Valromey partis pour des contrées lointaines. Témoin privilégié, Alice Berthier sait restituer ces images, ces senteurs, avec ses mots à elle, si vivants de sève et de sagesse, et tout l’émerveillement d’une femme rustique pour qui la meilleure école fut finalement sa Vallée Romane.