« Une main sur l’épaule, un souffle chaud dans le cou. Un silence pesant qui renforçait cette sensation de promiscuité sentimentale. Puis il avait parlé, à voix basse, s’acharnant comme un enfant têtu qui ne doute pas un instant de la validité de son argumentation. Cela n’était pas nécessaire. Elle savait déjà. Deux corps harassés, allongés l’un contre l’autre sur la même herbe. Cela suffisait. Elle aurait pu fuir. Elle n’avait pas sursauté. Elle se doutait. Un jour ou l’autre. » Fatalisme ? Soumission ? Acte de libération ? Un couple se dissout, d’autres noces s’ensuivent. Noces réelles ou fictives. Des mots, des images, des situations se répètent, reflets multiples tissant, d’un personnage à un autre, une histoire commune, enchaînant quatre individus en un quatuor impossible mais réel, malgré tout. Temps flou, de vacance. Errances douloureuses dans le mirage d’une société permissive. Repliement faussement torturé sur soi-même, nombrilisme et refus de sa propre image. Les crises éclatent, feutrées, se répercutent d’un être à un autre comme en autant de miroirs. Le sexe, la politique, la mort, l’adolescence, la fuite du temps, tels sont les thèmes de ces Noces, où sont également conviés quelques hôtes de marque : Sonny Rollins, Erskine Caldwell, Atahualpa Yupanqui, Janis Joplin, André Malraux et John Coltrane…