Port de Macau, soirée au Bouscat, Aigues-Mortes-Les-Graves, la Piaule à Saint-Pierre, Mi-Août à Arcachon, les Brouillards de la Garonne, la Pluie sur les Entrepôts des Quais, la Gironde : l’estuaire en vingt-neuf chansons. Ces Chants de l’estuaire ont des sonorités graves et rustiques dont les mots s’imprègnent en nous comme une trace-souvenir dans le sol meuble de l’estuaire. Sans grandiloquence, sans ostentation, ils ont la pesanteur et le talent des gens simples qui les animent. Hymnes aux rythmes lents, ils scandent la vie des gens de l’estuaire. C’est une épopée d’antihéros : « ceux qui vivaient pour rien, ou simplement pour vivre, mais peut-être que ce n’est pas vivre pour rien... » Finalement malgré toute la nostalgie qui s’en dégage, ces chants sont formidablement optimistes. En s’élevant comme un témoignage de l’utilité de toute vie. Pour l’auteur, même la vie la plus dérisoire, la plus apparemment inutile a sa densité dans sa sphère sensible et son emploi. Comme si les palus malsains de l’estuaire n’étaient pas là par hasard mais pour indiquer à l’homme la nécessité de l’opiniâtreté de sa lutte.