Un jeune industriel parisien, Daniel Dermencourt, a toujours trouvé étrange le soin avec lequel sa mère évite de lui parler de sa famille et de son origine sévèrement cachée. Jusqu’à l’âge de 15 ans, Daniel ne connaîtra pour toute famille du côté de sa mère que « Tante Mathilde », vieille demoiselle austère, intimidante, au grave visage mélancolique. C’est à Paris que « Tante Mathilde » a élevé la mère de Daniel, Hélène, veuve depuis une quinzaine d’années. Après la mort de « Tante Mathilde », Daniel apprend qu’aucun lien de parenté n’existait entre les deux femmes et son désir d’obtenir des précisions s’accroît. Le silence de sa mère, cette réticence, cette gêne, cachent, pense-t-il, un passé inavouable et peut-être même honteux. Il part en Picardie afin de découvrir les lieux où sa mère est venue au monde. En transportant au grenier des archives, Daniel découvre un vieux coffre ayant appartenu à « Tante Mathilde ». Il en retire des paquets de lettres signées de ses grands-parents inconnus, des photographies, divers papiers depuis longtemps rangés dans le coffre. Cette trouvaille, si elle ne lui fournit que d’insignifiantes indications, lui fera néanmoins connaître un nom, celui de « Borneval ». Il prendra contact avec son aïeul, sans lui révéler sa qualité de petit-fils. Conquis par la prévenance et surtout par l’extraordinaire esprit de décision du jeune et sympathique parisien, le vieillard raconte sa vie, son enfance et enfin le drame de sa jeunesse. Le père et la fille, grâce à Daniel, seront réunis, une terrible erreur sera dissipée. Tous trois, avant de pousser la grille de la ferme des « Hauts » où Hélène est née, contempleront longuement, émus et silencieux, le paysage qui s’étend devant eux, le vaste panorama de la vallée. Dans le cadre de la Picardie, « Les Liens de la Vallée » est un roman de la grande tradition.