Derrière chaque dessin, en filigrane, un fait, une anecdote, rappellent un moment ou un épisode de ces années de Révolution. Sans doute, Giboudeau a-t-il privilégié les faits et gestes des Comtois, mais au-delà de ses compatriotes, il évoque tout un pan de l'Histoire de la France. L'exemple de sa province, lui permet de dépasser le cadre local, et d'illustrer avec talent les contradictions, les antagonismes, les déchirements, et aussi les grandeurs de ceux qui ont forgé à grands coups l'image de la nouvelle France. Est-ce alors seulement de la France qu'il s'agit ? À regarder l'album de Giboudeau, j'inclinerais à penser qu'il s'agit de bien autre chose.
C'est bien là le mystère de cette transfiguration, que l'artiste impose à l'anecdote, pour lui donner d'autres dimensions, celles qui concernent les hommes qui vivent et donc qui souffrent à cette époque, bien sûr, mais aussi d'autres hommes en d'autres temps.
André Nouschi