L’antre des illusions c’est le vaste Univers des rêves purs et naïfs de tous les "enfants du monde" (j’appelle ici "enfants" tous ceux qui en ont gardé le cœur) et de toutes les consciences droites et intègres de notre Planète ; c’est aussi la douce et fraîche caverne où s’abrite l’ingénuité de cet étudiant en médecine qui a cru, pendant tout son séjour à la Faculté, au bien-fondé du Conseil de l’Ordre des Médecins, en sa protection et son arbitrage absolument impartial ; c’est l’ensemble des idéaux chimériques perdus en songes creux de tant de misérables et d’innocents de la Terre… Le pandémonium des sophismes c’est, en fait, la triste réalité de la vie, le magma quotidien, le Royaume où se déroulent tous les procès stupides et incohérents, la Géhenne où se réunissent les Minos, les Eaque, les Rhadamante et tous les "juges d’Enfer" de la race humaine afin de torturer, sans raison valable, tous les êtres qui œuvrent pour un meilleur équilibre de l’Humanité ; c’est l’Empire des raisonnements faux et de toutes les pseudo-logiques, de tous les mensonges et des syllogismes erronés et insensés, des magouilles et des artifices qu’utilisent certains loups et certains renards de la Terre pour condamner leur frère ou leur confrère… ; c’est la sombre et lugubre excavation de l’injustice humaine engendrée par ceux que dévorent jalousie, haine, méchanceté et médiocrité… Le pandémonium des sophismes c’est le feu qu’allument des esprits cyniques et machiavéliques pour incendier corps, cœur, esprit, et émotivité… ; c’est l’enfer de la bêtise humaine où s’assemblent tous ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ; c’est un royaume aussi vaste que la bêtise elle-même, sans limite ; c’est la personnification de l’injustice humaine sous tous les climats du monde ; c’est la prison de l’ignorance dans la nuit de l’ineptie scientifique…, c’est le mal gratuitement distribué…, mais c’est aussi et surtout la mauvaise foi et le manque de loyauté et de sincérité de tous les milieux sociaux. Le pandémonium des sophismes, c’est la profonde et ténébreuse vallée de la souffrance des hommes, le funèbre séjour artificiellement conçu, en pleine civilisation et mis en place par l’homme…, les tristes rivages d’en deçà du Styx, de l’Achéron ou du Léthé…, les sinistres et macabres bords où gisent et souffrent, sans répit, des millions et des millions d’autres Tantale ou de Sisyphe, des millions d’autres Danaïdes, ou encore des centaines de millions d’autres suppliciés moins célèbres, certes, mais combien plus dignes de pitié du fait de leur innocence et de leur bonté, formant la foule des opprimés qu’on appelle l’homme… Il gémit de désespoir sous tous les cieux et dans tous les continents, dans chaque pays et sous tous les gouvernements… Il est plongé en permanence dans un flot de larmes ou dans un bain de sang… ; il séjourne dans d’odieuses prisons qu’on appelle intransigeance, étroitesse d’esprit et lâcheté ; il est surveillé par des Cerbères qui ont pour nom coutumes, traditions et préjugés ; il est écrasé par des chênes déracinés qu’on désigne par les vocables de stupidités et d’absurdité ; il est guidé par les gouvernails qu’on appelle ignorance et ténèbres ; il est "écrasé" ou "guillotiné" par deux bourreaux : deux monstres aux dents d’acier, la méchanceté et la haine. Il gémit, sanglote, pleure et crie mais sans jamais se faire entendre. L’auteur.