À Paris, au déclin d’une chaude journée de juillet, un jeune homme, inquiet de vivre, assoiffé de justice, brûlant d’une peur secrète, tente de se délivrer, en l’exprimant, d’un premier amour malheureux. D’autres amours vont suivre celui-là. Cinq ans plus tard, moins enthousiaste mais plus lucide, le narrateur établira le bilan de sa jeunesse. Le Bien du Prochain est-il une œuvre autobiographique ? Sans doute. Mais c’est aussi une pénétrante étude de caractères de femmes. On y trouve non seulement le reflet fidèle d’une destinée, mais la vivante, mordante chronique d’une famille française de l’Ouest, « la dernière société provinciale », dépeinte par un observateur exempt de partialité, mais non pas de passion. Très proche des romans d’amour de notre temps, cette histoire s’en distingue par le souffle, une poésie curieusement romantique, et par le style, sans exemple semble-t-il, qui nous rend sensible la discontinuité même de la vie.