Une série de meurtres inexpliqués, un lieutenant-détective qui déteste l’art contemporain, une narratrice qui n’en peut plus de son rôle de muse et un trio d’artistes parmi lesquels se trouve l’assassin : voilà les piliers sur lesquels repose Damnée Passion, un thriller signé Christine Hébert. Originaire de Val d’Or en Abitibi, l’auteure signe ici son premier roman. Si l’écriture manque parfois de fini, l’intrigue comporte assez de rebondissements pour tenir le lecteur en haleine. Il faut dire que Christine Hébert ne ménage pas ses effets. Sexe, sang, drogue et sado-masochisme composent l’essentiel de cette furieuse saga urbaine parsemée de références littéraires et esthétiques. Surnommé “Le Barbouilleur”, le meurtrier n’arrache-t-il pas les doigts de ses victimes avec un couteau signé Philippe Starck ? Notre homme est peut-être psychopathe, mais lui et ses amis exposent au Musée d’art contemporain. L’auteure en profite pour ridiculiser au passage ce milieu des arts visuels “imbu de lui-même” qui n’intimide plus personne. Entre les putes et les artistes, elle semble nettement préférer les premières.