J’ai décidé d’écrire ce livre, avoue l’auteur, sous l’effet de la colère et de l’indignation devant certains événements à connotation religieuse : les journaux de décembre 2002 ont fait état du refus du conseil municipal de Montréal, à la suite de celui de Toronto, de parler de la fête de Noël ou de l’arbre de Noël, préférant les expressions «fête de la lumière» ou «décorations d’hiver»; huit premiers ministres provinciaux n’osent pas mentionner Noël dans leurs cartes de voeux; une directrice d’école interdit à la chorale étu-diante de chanter des cantiques de Noël; une animatrice de pastorale paroissiale m’affirme qu’il n’y aura bientôt plus de cours d’enseignement religieux confessionnel dans l’école et que, dans le nouveau Service d’animation spirituelle et d’engagement communautaire, on n’a pas le droit de parler de Dieu, etc.
N’y a-t-il donc personne pour s’inquiéter de l’impact de l’abandon du patrimoine religieux? Et, si nous faisons disparaître des lieux publics toute trace de ce qui fut notre religion nationale, comment pouvons-nous prétendre accueillir les croyances des autres?
Cet essai aborde avec courage et subtilité des questions difficiles, voire taboues : la laïcité de l’État, de la société, de l’école, la place des rites et symboles religieux dans l’espace public, celle de l’enseignement religieux et de l’animation à la vie spirituelle à l’école.