Atrocetomique, second album généreux du groupe de Dédé Fortin, bien connu pour son sens des réjouissances et sa démesure, est constitué de pièces originales et de chansons enregistrées en spectacle. Les Colocs donnent toujours dans la prose narquoise et les musiques irrésistiblement dansantes. "Bon yeu", "On va crever en attendant l’été (ou l’hiver)" et "La P’tite bebitte" sont des chroniques ironiques et percutantes d’un quotidien accablant. Les musiques, néanmoins, n’ont rien de déprimant, grâce à Serge Robert (alias Mononc’Serge) à la basse, à Jimmy Bourgoing à la batterie, à Guy Bélanger à l’harmonica, à une section de cuivres endiablée et à la réalisation énergique de Fortin. Quiconque a eu la chance de voir ces joyeux drilles en concert sait que le groupe donne le meilleur de lui-même sur scène, comme en témoigne la portion live du disque. "Dédé", "Julie" et "La Rue principale", des succès du premier album, sont ici étoffés et rendus avec une fougue peu commune. En prime, "Le Pouding à l’arsenic", tiré du film d’animation Astérix et Cléopâtre, fait rigoler ; les reprises de Ferrer et de Vian leur vont tout aussi bien. Atrocetomique est l’antidote parfait à la morosité ambiante.