À la demande de Norman Granz, Stéphane Grappelli et Stuff Smith jouèrent ensemble en studio en 1957. Une déception. Malgré une réciproque admiration, la timidité gâcha cette première rencontre. Il en va tout autrement dans cette séance parisienne de 1965. Les deux hommes ont beau avoir des styles totalement dissemblables, ils dialoguent, se rejoignent et s'amusent. Le violon de Stéphane est aisément reconnaissable. Il mène la danse, expose les thèmes et tourbillonne avec une rare justesse. Celui de Stuff pose les rythmes et grince un peu à côté. On oublie son imprécision devant l'omniprésence du swing, la vivacité des musiciens qui accompagnent: René Urtreger au piano, Michel Gaudry à la contrebasse, Michel Delaporte à la batterie. Stuff Smith chante aussi le blues. Sa voix parfaitement naturelle parvient à émouvoir. --Pierre de Chocqueuse