L'amour est-il enfant de bohème et le mariage fruit de la raison ? Le premier, en effet, se décline au pluriel, évoque les fantaisies des sentiments et des passions alors que le second ancre l'individu dans un statut social, civil et religieux.
Or, le mariage paysan a préfiguré, dès le XIXe siècle, ce que serait le mariage d'amour. Sans doute parce que, à l'intérieur d'un carcan sévère, il y avait place pour une certaine liberté de choix et pour l'inclination. Les amours campagnardes, une fois célébrées, innervaient l'institution forte et rigide du mariage. L'amour, qui se disait " amitié ", animait un schéma matrimonial parfaitement balisé par la famille, le groupe, les pouvoirs publics, l'Eglise.
Leurs messages respectifs coïncidaient et les rituels s'accordaient pour harmoniser la vie d'un couple solide bien qu'encercler par de lourdes contraintes de vie. Le Chemin des noces est le résultat d'un long travail de recherche en histoire, sociologie, théologie et droit. Il s'inscrit à la charnière de deux siècles et de deux civilisations, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Dans cet ouvrage, Marie-Thé Laurentin raconte comment nos ancêtres, à l'occasion des noces, période de liesse et de transgression, intégraient leurs amours dans l'institution.