Ce livre n’est pas un documentaire sur les prisons, ni sur le sort des prisonniers. L’auteur a simplement imaginé l’existence d’un petit groupe de détenus de droit commun, un commando de travailleurs, isolés en pleine forêt, à une vingtaine de kilomètres de la "Maison mère"gardés en tout et pour tout par trois surveillants désabusés. Après une incarcération plus ou moins longue, ces hommes approchent du terme de leur peine ; ils vivent avec leurs marottes, leurs hantises, leurs espoirs, à leur mesure, à la mesure de cette "antichambre de la liberté " : pour certains, poussés par les événements, c’est la tentation d’oser une évasion, parce qu’il n’existe pas d’autre solution ; mais les plus nombreux, installés dans cette existence de demi-liberté, vivent dans la terreur de l’évasion "d’un autre qui aurait pour effet la dissolution du commando et le retour à la Centrale. Les "barreaux de bois" de cette forêt, les craintes, les obstacles, sont-ils plus solides que les barreaux d’acier de la prison ? Et, dans ce cadre, un homme et une femme devenus étrangers, après quatre années de séparation, tentent de commencer une vie nouvelle, comme s’ils ne s’étaient jamais connus. Avec l’entrée en scène de Fédor, homme d’affaires et aventurier, les événements se précipitent et l’évasion prend forme d’une escapade à Paris, mi-clownesque, mi-dramatique, — une nuit très alcoolisée, au cours de laquelle quatre des personnages, et parmi eux, le surveillant responsable du commando, se trouveront à un virage dangereux de leur existence. Mais de quel côté se situe le danger ? Le Destin, comme toujours, se chargera de remettre hommes et choses dans un ordre bien à lui…