A l'instar de Raphaël, Michel-Ange fut un homme de cour : il œuvra au sein de l'aristocratie et de la papauté ; il obéit à leurs souhaits. Mais s'il acquit auprès des cours une gloire immense, il en ressentit aussi une extrême amertume. Obligé de fréquenter un milieu qui piétinait ses scrupules religieux et, de plus, renâclait à le payer, il souffrit d'être contraint à un travail fixe aussi pesant qu'une vie d'employé, sans pour autant en avoir le confort. Le miracle de l'art de Michel-Ange tient moins à la grandeur de son œuvre, conçue et exécutée par lui, certes, mais patronnée et financée par la curie pontificale, qu'à une droiture morale dont son style est le fidèle reflet. (Extrait de l'introduction d'Eugenio Battisti