Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-18o6) a observé pendant " mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale ". Sa passion des femmes l'a conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées. Débauché en quête de vertu, Restif expose, dans Le Pornographe ou la Prostitution réformée (1769), ses idées singulières sur la question : il propose d'instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État ; des filles publiques, indispensables à la Nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des " parthénions ", sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu.