Yatarô Sarumaru (Saru) est un jeune homme qui vivote dans son petit commerce, une boutique de clés minute attenante à un vidéoclub tenu par son meilleur ami, l'impressionnant Yamato. Véritables obsédés, les deux amis ne parlent que de filles - crûment - et décorent leurs intérieurs de posters suggestifs représentant des jeunes filles court vêtues, ce qui ne laisse guère de doutes sur la persistance de leur pucelage... Leur vie se déroule sans encombre jusqu'au jour où Saru croise la route de Yukki, une idole qu'il "admire" profondément et qui lui demande de l'aider à retrouver une cassette vidéo pour le moins embarrassante... Elle y apparaît en effet en train de faire l'amour avec son ex-petit ami et doit à tout prix la récupérer sous peine de voir s'effondrer sa carrière. Se découvrant tout à coup une âme de détective justicier, Saru n'hésite pas une seule seconde et propose ses talents de crocheteur pour forcer toutes les serrures qui les séparent de lÕobjet convoité. Une bonne action qui ne manquera pas de lui attirer de sérieux problèmes...
Dès le premier volume, Saru Lock donne immédiatement le ton : le manga de Naoki Serizawa, déluré et irrévérencieux, veut tout oser et tout se permettre. Le duo curieux de comiques losers formé par Saru et Yamato fonctionne à merveille et laisse deviner qu'ils seront capables de s'embarquer, un sourire niais aux lèvres, dans n'importe quelle galère. Le langage parfois obscène utilisé dans la série, ainsi que la représentation sans concession de la violence ou du sexe, la réserve aux lecteurs avertis. On apprécie toutefois l'omniprésence d'un humour qui désamorce habilement les scènes les plus angoissantes et les plus dures... Un titre dont la philosophie trouve un écho dans une des phrases de Saru : "Crocheter une serrure, c'est comme lécher le saint des saints. Faut y aller avec délicatesse." Reste à savoir ce qu'on va trouver derrière...