Si le deuil d'un conjoint ou d'un enfant sont des sujets récurrents en psychologie, le deuil des parents n'est quasiment jamais abordé, sous prétexte qu'il s'agirait d'un phénomène “dans l'ordre des choses" et que les individus doivent accepter avec philosophie.
Pourtant le décès de parents, même très âgés, est loin d'être un phénomène neutre. Il déclenche souvent des réactions en chaîne, des remises en question de l'individu que celui-ci ne rattache pas toujours, d'ailleurs, au deuil vécu et qui peuvent se situer temporellement à distance notable du décès : mariage, divorce, enfants, modification des amitiés, changement d'orientation professionnelle, priorité donnée à de nouvelles valeurs, telles sont les manifestations fréquentes qui suivent le deuil des parents.
En prenant conscience de son caractère mortel (il est désormais en première ligne),
l'individu se repositionne dans la chaîne de la vie, en se substituant à ses parents, ou au contraire en se libérant d'eux.