"Quelque part dans ces eaux glacées, Franklin et ses hommes étaient peut-être toujours prisonniers de leurs bateaux, l'Erebus et le Terror. Même si on ne pouvait pas les retrouver, il y avait là-bas des quantités d'espèces nouvelles, de terres nouvelles à découvrir. Erasmus pensait à la liberté de recherche qu'il aurait, cette fois-ci, sans la détestable discipline de la Marine. Il pensait à des paysages du Grand Nord comparables à ceux qu'il avait vus durant sa brève expérience dans l'Antarctique (plus extraordinaires, même) ; il pensait à des découvertes en histoire naturelle qui pourraient se révéler extraordinairement importantes. Puis il pensa à sa sœur qui apparaissait sur le porche dans sa robe blanche vaporeuse comme un rameau de catalpa en fleur." En 1855, le Narwhal quitte le port de Philadelphie à la recherche d'un passage à travers les glaces du pôle et d'une légendaire expédition disparue corps et biens. Quand apparaissent les premiers icebergs et que la banquise resserre son étau sur le navire, l'équipage sombre peu à peu dans un cauchemar blanc. Le voyage du Narwhal est le récit hallucinant d'une obsession, celle d'un jeune homme prêt à tout sacrifier - amour, amitié, raison - à la poursuite de la gloire, de cette aura qui l'attend, croit-il, au-delà de la lumière froide du Grand Nord.